Marie-Louise Charbonnel

La Rochambelle disparue. Marie-Louise s’engage en novembre 1939 dans la Croix Rouge. Elle a 21 ans. Sa conduite au front lors de la « débâcle » lui vaut deux citations. Mariée en 1941 et devenue Mme Grimpel (son mari, Jean-Marie, est résistant), Marie-Louise se lance à corps perdu dans la résistance comme opératrice radio. Réseau alliance. Nom de code « Scarabée ». Marie-Louise va leurrer les Allemands sur son vrai rôle jusque fin 1943. Alors découverte, elle est rapatriée en urgence en Angleterre en mars 1944. Cherchant une cause, alors qu’elle devient employée dans les bureaux de la France libre, Marie-Louise veut redevenir ambulancière pour participer aux opérations et prend comme « nom de guerre » Micheline Garnier. Son choix va se porter sur les ambulancières Rochambelles de la 2ème DB. Juillet 1944, elle va revêtir l’uniforme de ces dernières et s’entraîner avec la division. Le 1er août 1944, elle débarque en France et va participer aux combats pour prendre Alençon. Elle a comme co-équipière de sa Dodge WC-54 « Gargamelle », Édith Schaller-Vézy. Le 10 août 1944, alors que les Rochambelles sont attachées au 1er spahi, l’ambulance est amochée par un char…allié. Dès lors, Édith va s’occuper de la mécanique et Marie-Louise prend une jeep pour suivre les spahis. Le lendemain, presque sans moyens, Marie-Louise doit s’occuper de sept blessés. Le 12, Édith tente de rejoindre Marie-Louise avec « Gargamelle » réparée aux alentours de Sées. Mais le front, désormais autour d’Argentan, est totalement incertain. On se trompe facilement de chemin. Les lignes sont mêlées. Édith reste sans nouvelles en fin de journée du 13 août. Une semaine plus tard, l’ennemi parti, et après bien des recherches, des soldats français retrouvent la jeep…calcinée, vraisemblablement détruite par de l’artillerie. Deux corps à l’intérieur. Ceux de Ahmed Salem (un spahi) et d’un fantassin blessé (Eugène Bosquet). 

Mais aucune trace de Marie-Louise hormis son blouson, ensanglanté!

Ce qui est évident, c’est qu’ils sont tombés sur des Allemands. Le reste n’est que conjecture. Morte de ses blessures et son corps brûlé par l’ennemi? Déportée par l’ennemi à Ravensbruck car Marie-Louise aurait eu sur elle des papiers prouvant son appartenance à la résistance? Délivrée par les Soviétiques d’un camp nazi et emmenée en Sibérie (au camp de prisonniers du port de Magadan) ou elle aurait été infirmière sous le nom de Maroussa? Marie-Louise fait partie des dizaines de milliers de disparus du conflit.

Marie Louise Charbonnel

alias Micheline Garnier